2012 : ZONE MARAÎCHÈRE À NAVIELGANE

Dans la région du Sud-Ouest du Burkina-Faso où l’ASPA intervient depuis 1999, la terre reste la plus grande chance de développement.
De plus en plus convoitée en raison de la pression démographique, elle reste disponible. Elle est fertile et productive grâce à de nombreuses retenues d’eau qui, en permettant les cultures de contre-saison, pendant la saison sèche, d’octobre à mai, atténuent la dépendance agricole vis-à-vis d’une pluviométrie capricieuse.

Comment peut-on définir et lutter contre l’insécurité alimentaire ?

Le film « Soudure », tourné sur place en février 2012 par Alain Deloffre, présenté sur notre site, apporte des éléments de réflexion et de réponse à la question. L’insécurité alimentaire traduit cette faim invisible, cachée au creux des estomacs, qui dure une grande partie de l’année, en attente de la récolte suivante.
Pour la combattre, l’aide alimentaire d’urgence est parfois nécessaire comme durant l’été 2012 mais le développement rural reste la clef. Il suppose une transformation en profondeur des habitudes culturales par la formation technique, la motorisation de l’équipement, l’engraissement des sols. Il participe aussi à la promotion de l’activité des femmes.

L’ASPA retrouve le terrain du développement agricole après le financement de la ferme-école de Tompéna et de la banque de céréales de Dano. En réponse à ses partenaires, elle s’engage à soutenir deux projets de jardins maraîchers.

A Djindjerma, village de brousse, où elle soutient depuis 2009 la cantine de l’école primaire et parraine onze élèves qui en sont issus et poursuivent aujourd’hui leurs études secondaires, l’ASPA répond à la demande d’Amadou Bakouan, son ami directeur de l’école, et de la communauté villageoise. En finançant un projet de jardins villageois, l’association permettra ainsi au village de prendre lui-même en charge, à terme, la cantine scolaire. Ces jardins existent déjà mais ils doivent encore être enclos pour protéger les cultures et leur production doit être développée. A Djindjerma, l’alimentation des enfants, pourtant fils et filles de cultivateurs n’est suffisante que d’octobre à décembre. Le coût du projet est évalué à 800 euros.

A Navielgane, la situation est différente. Le village dispose d’un trésor à ciel ouvert : l’immense retenue d’eau de Bapla. Le groupement « Koun Zaor Yel » créé en 2001, composé pour un tiers de femmes, présente un projet d’aménagement à l’aval du barrage, d’un site maraîcher clôturé de deux hectares, planté de cultures de contre- saison.
Il s’agit là de promouvoir une agriculture vivrière moderne et durable.
La création de fosses fumières assurera l’enrichissement des sols et permettra un traitement des déchets ménagers contribuant à l’amélioration générale du niveau sanitaire de la population. Les producteurs seront équipés de moto pompe et de matériel agricole de base et formés aux techniques nouvelles.
Le coût du projet, évalué à 8200 euros, a eu pour référent juridique Mgr Der Raphaël Dabiré, évêque de Diébougou.

 

SOUDURE

De janvier à mai en Afrique Subsaharienne, la « soudure » est la période précédant les premières récoltes pendant laquelle le grain amassé un an plus tôt peut venir à manquer. C’est alors le temps d’une insécurité alimentaire croissante pour les plus vulnérables. Recueillis en mars 2012 au Burkina Faso, les témoignages réunis ici évoquent les difficultés d’une année où, par manque de pluie, la soudure s’annonce difficile. Une réalité cruelle qui s’avère pourtant fort éloignée des représentations dominantes et médiatiques de la faim.

Le documentaire est donné dans sa version intégrale.