2012 : BONHEURS DU VOYAGE

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Retrouver Ouagadougou, l’accueil à l’aéroport, la chaleur et les odeurs de la nuit, la lumière tamisée par la poussière sur la route de la cathédrale, les chambres nues où les murs filtrent à peine les bruits de la rue. Lire dans le regard des amis l’émotion de la découverte ou des retrouvailles, partager le premier repas et le premier verre sous les arcades du stade dans une excitation enfantine.

Il y a des voyages où les choses s’agencent d’elles-mêmes : les obstacles que l’on perçoit au loin s’évanouissent en approchant.

En 2012, les moments se sont succédé avec bonheur :

Croiser, sortant de la direction diocésaine où Alain nous a accueillis, Evariste, instituteur, membre de « Diébougou ville-propre », tee-shirt australien, large sourire aux lèvres, qui nous présente son projet de latrines pour dix écoles de la zone. Le suivre le lendemain jusqu’à Navielgane pour évaluer le travail et les conditions de scolarisation des villages de brousse.

Partir entassés sur le toit du minibus, pour Djinjerma, voir venir à nous des centaines d’enfants, rejoindre le village et sous la conduite d’Amadou, vivre les salutations, la visite du maraichage, le repas dans l’école et les adieux sous les youyous. Eviter d’écraser les poulets entravés aux yeux exorbités qui subissent au retour le même chaos que nous tous.

Interrompre à peine sortis de Dano notre route vers Bobo, moment de grâce, repos hors programme qui permet à Anne-Thérèse et Alain de tourner l’essentiel de « l’insécurité alimentaire ». Découvrir finalement avec Saly le nouveau visage du Dispensaire-Trottoir aujourd’hui tourné vers le traitement de la sous-nutrition grâce à sa ferme à spiruline et vers les soins par son centre d’accouchement et de prévention contre le VIH. Vivre pendant le retour dans la nuit, une palabre nourrie, avec Sandy sur l’être et l’existence de Dieu

Echanger un soir à Sarepta avec Dieudonné, venu en ami de Diébougou, sur les questions de développement.

Plus unique encore, le souvenir de la traverser de Dano la nuit, deux ans auparavant avec Valentine vers le télé-centre, à peine effleuré par l’œil mécanique d’Alain, savoir que nous vivons dans le silence de notre marche parallèle les mêmes instants hors du temps !

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2007 : DÉVELOPPEMENT DURABLE

Comment penser développement durable lorsque le développement lui-même n’est pas assuré ? Comment combiner l’accroissement de la production agricole et la lutte contre le déboisement ?
Ces questions sont cette année au cœur des projets soutenus.
Encouragée par le formidable travail de la Ferme-école de Tompéna, aidée ces deux dernières années à hauteur de 25000 euros, l’ASPA garde sa priorité au développement rural.

Au Sud-Ouest du Burkina-Faso, la terre est encore une ressource disponible. Mais elle est aussi une ressource fragile. Comme dans beaucoup d’autres pays de l’Afrique sahélienne, une course poursuite est engagée entre la pression démographique et la mise en valeur de la terre.

En effet, relever le défi de nourrir une population qui s’accroît fortement exige la mise en cultures de nouvelles terres et la formation des générations futures de paysans. Or, qui dit « mise en culture » dit aussi déboisement ! Comment rompre ce cercle vicieux et rendre durable le développement agricole ?

Les deux projets de cette année arrivent à concilier les exigences économique et écologique.

– La Ferme-école de Tompéna entre dans sa 3ème phase : les structures sont sorties de terre et commencent à produire, l’eau est disponible grâce à un forage. Reste à faire de la ferme…une école, pour 15 jeunes par an qui seront formés à une agriculture moderne, rentable et durable ! Nous renouvelons notre soutien au Père Lazare Somé.

– L’autre projet entend financer la plantation de 20 hectares d’anacardiers dans le village de Wan à 35 km de Diébougou. Il permettra de reboiser et de produire en même temps, en replantant une essence productive, l’anacardier, dont nos sociétés consomment les noix de cajou !
En plus du double impact écologique, reboiser et encourager le choix par les paysans plutôt que du sorgho qui a besoin d’eau d’une culture qui en exige moins, le projet créera de l’emploi pour la population locale. L’anacardier sans remplacer les cultures vivrières permettra aussi de diversifier les cultures commerciales à un moment où les paysans souffrent des fluctuations du cours mondial du coton. La perspective à long terme de la transformation sur place de la noix de cajou et de l’extension de l’expérience à d’autres zones proches (Batié, Ouessa, Kampti) sont deux arguments supplémentaires qui plaident en faveur de ce projet, présenté à la demande de Mgr Der Raphaël Dabiré, nouvel évêque de Diébougou, par le Père Francis Dabiré

Dans une optique de développement global, l’A.S.P.A. poursuit aussi son travail en faveur de l’éducation primaire et secondaire par trois propositions de parrainages.
Le projet 2003 de « Parrainage scolaire des filles de Diébougou », qui aide aujourd’hui près de 70 élèves dans 5 écoles de l’Enseignement catholique reste toujours actif. Le coût du parrainage annuel est de 30 euros par enfant.
Un autre projet de soutien scolaire est engagé en collaboration avec M.Amadou Bakouan, dont nous connaissons depuis longtemps le travail et le sérieux en tant que directeur d’école primaire publique à Djindjerma, près de Koti. Ce projet permettra à certains de ses anciens élèves, enfants doués issus de familles sans ressources de ce village, de poursuivre leurs études au Collège en ville. Le coût de ce parrainage complet (hébergement, fournitures, frais de scolarité) est de 106 euros annuels par enfant.
Enfin, la Ferme-école recherche des parrains et marraines pour ces élèves-fermiers. Le coût de la formation et de l’hébergement complet s’élève à 150 euros annuels.

2010 : PARRAINAGES SCOLAIRES

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Deux projets de parrainage, déjà actifs aujourd’hui, ont besoin d’être étendus :

Le premier lie les enseignements catholiques de Nice et de Diébougou. Le constat de la très faible scolarisation des filles en milieu rural (12%) a abouti dès 2003 au projet de « Parrainage scolaire pour les filles de Diébougou ». Plus de 50 filles (et quelques garçons !) en bénéficient aujourd’hui. La finalité est claire : l’accès des filles à l’école participe à la promotion de la femme et au développement humain.
Le coût annuel du parrainage s’établit à 30 euros par enfant. Le formulaire d’engagement est téléchargeable sur le site.

Une convention signée en 2010 entre l’Enseignement catholique de Diébougou et l’Etat burkinabé a réduit les frais de scolarité de 30 à 15 euros. L’Enseignement catholique doit intégralement reverser ces 15 euros à l’Etat. Ce dernier paie les salaires des enseignants mais l’Enseignement catholique prive de tout budget d’investissement.
Comment répondre à l’afflux d’élèves, provoqué par la réduction des frais de scolarité sans les moyens de financement des structures (salles de classes, tables-bancs…) ? Notre parrainage dégage 15 euros pour répondre à la question et assurer l’avenir. A titre indicatif, une table-banc pour deux enfants coûte 50 euros.

Le second projet de parrainage nous lie par convention à notre ami Amadou Bakouan, le directeur de l’école publique de Djinjerma, un village reculé de brousse. Le constat qu’il fait depuis des années est celui de l’abandon de la scolarité par certains de ses meilleurs élèves, faute de moyens matériels. Le projet est très simple : donner à ces élèves méritants, la chance de poursuivre leurs études secondaires. Un parrainage de 106 euros couvre les frais de scolarité, de déplacement ou d’hébergement.

2011 : DES LATRINES POUR LES ÉCOLES !

Le développement tient parfois à de petites choses…
Un élève, qui, dans nos établissements, ressent le besoin impérieux d’un petit pipi peut à l’abri des regards et dans des conditions d’hygiène totale s’en libérer immédiatement !
A Diébougou, l’absence de toilettes dans les écoles primaires suppose l’impossibilité de satisfaire une envie pressante ! surtout… pour les filles, qu’elles soient élèves ou enseignantes !

Pour remédier à cette difficulté, les parents des élèves de dix écoles de Diébougou, neuf écoles publiques et la seule école catholique, se mobilisent au sein du groupement « Ville propre » pour l’installation et l’entretien de sanitaires pour les enfants et leurs enseignants. Les deux signes visibles de leur mobilisation sont d’une part, un apport financier de 211 320 F CFA (315 euros) et d’autre part, comme souvent en Afrique, la collecte au gré de leurs déplacements, de pierres et de gravier servant de matériaux de construction. Déposés dans les cours d’école, ils permettront de bâtir des « latrines » maçonnées rudimentaires mais suffisantes.
L’ASPA s’engage dans ce projet à hauteur de ce qui manque, à savoir 4 015 080 F CFA (environ 6000 euros).

Quels sont les enjeux ?

Le projet est à la frontière de l’éducatif, du sanitaire et de l’environnemental.

– Le premier enjeu est éducatif. Derrière l’initiative locale d’équipement sanitaire des écoles se révèle une volonté nationale de promouvoir l’éducation à l’hygiène, des enfants et de leurs parents. La question est considérée comme un défi de société. Le Burkina-Faso dont 80% de la population ne possèdent pas de toilettes, poursuit ainsi l’objectif d’améliorer les conditions de vie et d’habitat des populations.
Sur le même terrain éducatif, le projet vise aussi à l’amélioration de la situation des femmes. Indéniablement l’absence de sanitaires a une incidence sur la fréquentation de l’école par les filles.

– Le deuxième enjeu, crucial, est bien entendu sanitaire. Un tel projet s’attaque à une cause évidente de propagation des maladies infectieuses, en particulier le choléra. Une forte recrudescence de la maladie est signalée cet automne dans plusieurs états d’Afrique de l’Ouest, parmi lesquels le Ghana, frontalier du Burkina- Faso.

– Le dernier enjeu, environnemental, vise à infléchir les comportements en matière d’assainissement et à améliorer la gestion des eaux usées.

Tout cela peut prêter à sourire mais l’enjeu est bien de développement et même de développement durable par ses effets sociaux et environnementaux.

En soutenant ce projet, l’ASPA reste dans la ligne de celui qu’elle a mis en oeuvre en 2003 et réactivé l’an dernier de « parrainage scolaire des filles ». Le coût annuel d’un parrainage est de 30 euros par enfant. Le formulaire d’engagement est toujours téléchargeable sur notre site.

LATRINES

En treize minutes, le point sur la question des latrines du côté des écoles de brousse à Diébougou (Burkina Faso). Ce court-métrage met au premier plan les acteurs du projet,  essaie de cerner le problème et d’envisager les solutions.

Argument :

Au Burkina Faso, les écoles de brousse ne sont pas équipées en toilettes. C’est un facteur de déscolarisation des jeunes filles notamment, et un risque sanitaire majeur que les populations, avec les moyens du bord, cherchent à endiguer. Dans la région de Diébougou, une initiative est prise par quelques volontaires pour équiper dix écoles. L’ASPA soutient ce projet en récoltant des dons qui permettront d’aider à la construction des latrines.